Peter Callesen, découvert il y a quelques mois, au cours d'une de ces promenades qui m'emmènent parfois très loin, vers des lieux surprenants de beauté et de poésie.
Peter Callesen, artiste danois, travaille la feuille de papier A4, la plus courante, papier d'impression, papier formel ou informel, papier devenant brouillon, mais ayant toujours une fonction utilitaire.
Peter Callensen détourne cette feuille banale, neutre, quotidienne pour en faire un objet d'art, précieux.
Il crée une œuvre méticuleuse, fragile, légère, presque éphémère.
Il détourne la feuille de sa fonction première: il n'écrit pas, il n'imprime pas. Il sculpte, découpe, perfore. Il donne forme.
Multiples formes, certes, mais elles évoquent toutes la fugacité, la fragilité de l'existence.
Il rend vivante la matière, tout en parlant des morts: fleurs coupées, squelettes, anges.
Il lui insuffle une dimension métaphysique, intemporelle, mais drôle aussi: ce qui a été, ce qui n'est plus, ce qui reste. Les métamorphoses, le passage. Ce que nous sommes: ce petit rien appelé à devenir cendre ou terre et qui pourtant s'agite tant pour se donner une raison d'être.
Peter Callesen dessine à la lame et sculpte, il donne du volume à ce qui n'appelle que l'aplat.
Jeu sur les paradoxes de la matière, de la forme et du fond.
Peter Callesen: le site