Les invités sont partis: Honoré, Séverina, le petit Auguste, restent Filou et moi dans l'appartement, pas encore rangé, coussins, couette et couverture, posés sur un fauteuil, attendent d'être rangés dans leurs housses sous le canapé.
Ça attendra.
Le sol n'est pas encore balayé, la poussière blanchit les meubles. Le sapin en bois rouge a retrouvé sa place sur la table basse. Quelques vêtements ont été pliés, tache blanche sur fond rouge. Le linge sèche, c'est facile de faire fonctionner une machine. La vaisselle reste à faire.
Le silence règne, pas de pleurs, de rires, de cris d'émerveillement: "Qu'il est beau, qu'il est mignon, oh il sourit, tu veux te promener, tu veux rester avec tantinette, vient on va voir tonton, ah il est beau mon fils, bonjour Auguste, bonjour Auguste et tralalalala... " Mes bras se sont un peu musclés, le dos a souffert (penser à prendre rendez-vous avec l'ostéopathe).
Retour à la normale, une dernière journée en suspend est nécessaire pour revenir à soi. Je vais aller au yoga, préparerai ensuite un rôti de porc à l'ail et à la moutarde acheté samedi sur le marché, nous mangerons, puis je prendrais un bain, je continuerai à lire le dernier roman de Joyce Carol Oates qui me convainc à moitié, peut-être regarderais-je un film?
Le quotidien reprend ses droits, il faut recommencer à vivre pour soi, construire sa vie, avancer un pas après l'autre, éviter de chercher à avoir une vision globale, elle est trop terrifiante pour le moment. Pas de bilan, des projets à suivre.
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