vendredi 10 juillet 2009

Vedi il mare e poi muori (Voir la mer et mourir)






Voici quelque semaines, je me baignais dans les eaux glaciales de l'océan Atlantique et de la Manche.

Je me souviens de l'immense appréhension que j'avais, à l'idée de devoir entrer dans les eaux, souvent tourmentées des mers septentrionales, pressée pourtant par ceux que j'accompagnais.

Je me rappelle de l'eau qui enserrait mes membres comme un étau de glace, le corps parcouru de frissons, la respiration qui devenait plus difficile à mesure de ma progression vers l'horizon. Quand l'eau arrivait à hauteur de la taille, je plongeais les bras, brûlés par le soleil. La mer se rendait plus inhospitalière encore.

Mais, bien plus souvent, je rebroussais chemin, lorsque la mer cernait mes genoux. Je revenais penaude vers la plage, rejetée. Je me promettais, de la gagner, à coup sûr, dès que l'occasion se représenterait, mais rien n'y faisait, je demeurais vaincue.

Un jour, alors que je ne m'y attendais plus, la mer m'accepta en son sein.
Contrainte, je dus marcher alors que l'eau arrivait à hauteur de mes cuisses. Je me trouvais sur une île accessible quand la mer était basse mais qui, dans sa montée, avait recouvert le chemin qui y menait. C'était un mois de mai, l'air était frais mais le soleil brillait haut dans le ciel. Grisée par cette traversée, j'échouais sur la plage avec une seul idée en tête: y retourner!

Je rentrais dans l'eau, mes jambes s'étaient accoutumée à la température. Elle arrivait maintenant à ma taille. Je mouillais le reste de mon corps, respirais profondément et plongeais! Enfin! J'avais le souffle court, je nageais très vite pour me réchauffer. Mais quel bonheur, je ressentis!
J'avais apprivoisé ces eaux peu clémentes, ses douces vagues me portaient à présent.

Quelques semaines plus tard, je me trouvais à nouveau, au bord de la mer. Le cadre était magnifique, sauvage, brut: les îles d'Arz et aux Moines. Les nuages voilaient par intermittence le soleil. Je profitais d'une éclaircie pour courir vers l'océan, impatiente de plonger et de me sentir enveloppée. L'entrée fut longue et difficile, mais la baignade exquise.

Vint, ensuite, un séjour à Cancale, mer du Nord, baie du Mont, beau temps, 2 jours, 3 bains, dont un par ciel voilé et vent de nord. A chaque baignade, je ne savais, si je trouverais la force de plonger, de sentir à nouveau ce froid qui transperce, qui coupe le souffle.

Je garde de ces instants, un souvenir éblouissant. Quand il m'arrive d'y repenser, je suis prise d'un vertige, grisée, irrésistiblement attirée, comme par un chant de sirène.


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