mercredi 8 juillet 2009

Dessins noirs sur fonds roses



Je sais la première œuvre n'est pas un dessin et le fond n'est pas rose. Sauf que, sauf que, moi je le vois rose. Etant donné que j'aime cette photographie de Moholy-Nagy et que j'adore les dessins de David Foldvari, les voici rassemblés: à cause de ce fond qui semble rose pour l'un et qui l'est vraiment pour l'autre.

Laszlo Moholy-Nagy, ses cercles flottant dans l'espace. Ici, trois cercles noirs comme suspendus dans le vide. Un premier cercle seul, électron libre dans un cadre neutre, sans limite. Un deuxième est support d'une figure féminine assise, jambes croisées, superbes, élégante sur ce ballon rond. Un troisième cercle forme son visage penché, masqué, dissimulé. Pourtant, on le devine réel, vivant, derrière cette main soutenant le menton, qui donne à la figure une allure rêveuse. Personnage abîmé dans ses pensées.
Figures des "années folles" de l'entre-deux-guerres, sa coupe courte, les vagues formées par les plis de la jupe, baroques, contrastant avec la simplicité des formes rondes, noires, géométriques.

Le titre de la photographie, The Olly and Dolly Sisters fait référence aux jumelles Dolly: Jenny et Rosie, danseuses de cabaret très connues entre 1911 et 1927 en Europe et aux Etats-Unis, célèbres pour leur beauté et leurs prouesses de danseuses. Elles se sont produites au Moulin rouge à Paris et aux Ziegfeld Follies à New York.

David Foldvari est illustrateur. Né à Budapest, il a étudié au Royal College of art à Londres et travaille en Grande Bretagne.
Extrêmement talentueux. Dessins durs, sans concessions mais emprunt de beauté, de poésie. Dessins ancrés dans le réel et pourtant intemporels. Images souvent en noir et blanc avec parfois, quelques touches de couleur.

Le visage d'un homme de trois-quart, il porte un haut noir, d'où dépasse un autre vêtement blanc, une fine chaîne métallique à la naissance du cou. Le visage est penché vers le sol, mal rasé, les yeux sont fermés. Une main tient une cigarette à la manière des ouvriers, des marins, des mauvais garçons des films de gangsters. Visage méditatif encore, pensif plutôt, inquiet. Les cheveux sont courts, les sourcils épais, une ride se dessine entre les sourcils.
Figure moderne, réelle, réaliste même, mais au sommet du crâne pousse un petit arbre, quelques feuilles vertes au bout des branches, sur l'une d'elle un oiseau. Détail incongru. De la dureté du trait de l'artiste, du visage fatigué surgit la vie, la poésie, la candeur.





LinkWithin

Blog Widget by LinkWithin